Palestine: Des Eglises dénoncent le sort des Palestiniens chrétiens sous l’occupation

Le Conseil oecu­mé­nique des Eglises (COE) dénonce le sort des Pales­ti­niens chré­tiens sous occu­pation israé­lienne en Terre sainte, le berceau du chris­tia­nisme, dans un rapport publié le 3 avril 2012

“Les chré­tiens pales­ti­niens ont le sen­timent que la com­mu­nauté inter­na­tionale ne fait pas assez pour sou­lager leur situation dif­ficile”, écrit dans ce rapport Mathews George Chu­nakara, directeur de la com­mission des Églises pour les affaires inter­na­tio­nales du COE.

“Ils ne com­prennent pas pourquoi tant de gens, par­ti­cu­liè­rement en Occident, ne savent même pas que les chré­tiens pales­ti­niens existent et que ce sont eux les pre­miers chré­tiens”, déplore M. Chunakara.

Le but du document est d’“éclairer le fait que les chré­tiens pales­ti­niens sont les indi­gènes de Terre sainte. Ils ne sont pas des convertis récents ni des immi­grants. Ils sont la plus ancienne com­mu­nauté chré­tienne sur terre et font partie inté­grale de l’identité cultu­relle palestinienne”.

Mais leur pré­sence “vitale” est menacée du fait de la pour­suite de l’occupation mili­taire israé­lienne, argue le rapport du COE, en sou­li­gnant que les Pales­ti­niens chré­tiens “sont aussi un pont entre l’Orient et l’Occident”.

Réfutant l’idée que le conflit israélo-​​palestinien oppo­serait juifs et musulmans, il s’inscrit en faux contre “la pro­pa­gande israé­lienne et chré­tienne sio­niste selon laquelle les chré­tiens pales­ti­niens se dépeuplent à cause du fon­da­men­ta­lisme musulman, en liant clai­rement leur émigration et leurs souf­frances direc­tement à l’occupation (israélienne)”.

Les chré­tiens repré­sen­taient plus de 18% de la popu­lation de Terre sainte en 1948, à l’avènement de l’Etat d’Israël, mais ils ne sont plus aujourd’hui que moins de 2%. Même à Bethléem (Cis­jor­danie), la ville de nais­sance du Christ selon les Evan­giles, la popu­lation chré­tienne est devenue très mino­ri­taire (15%).

Ce rapport de 100 pages, intitulé “La foi sous occu­pation : le sort dif­ficile des chré­tiens indi­gènes en Terre sainte”, publie des témoi­gnages sur l’impact de l’occupation et de la colo­ni­sation sur le quo­tidien des Palestiniens.

Il a été compilé par le Pro­gramme oecu­mé­nique d’accompagnement en Palestine et en Israël (EAPPI) et le Centre inter-​​religieux de Jéru­salem (JIC), tous deux associés au COE. Le pro­gramme EAPPI dépêche chaque année une cen­taine d’“accompagnateurs oecu­mé­niques” dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens pour assister la popu­lation locale et sou­tenir les mou­ve­ments pacifistes.

Le COE, qui reven­dique plus de 560 mil­lions de chré­tiens, regroupe près de 350 Églises, déno­mi­na­tions et com­mu­nautés d’Églises d’une cen­taine de pays et ter­ri­toires. Il com­prend la plupart des Églises ortho­doxes et nombre d’Églises angli­canes, bap­tistes, luthé­riennes, métho­distes et réformées.