Jérusalem : accès limité à l’esplanade des Mosquées pour la prière du vendredi à la suite d’affrontements
Après de nouveaux heurts survenus jeudi, la police israélienne a interdit aux hommes de moins de 50 ans l’accès à l’esplanade des Mosquées.
La tension reste vive à Jérusalem. La police israélienne a annoncé, vendredi 28 juillet, qu’elle interdisait l’accès à l’esplanade des Mosquées pour la prière hebdomadaire aux hommes de moins de 50 ans, en raison des incidents survenus la veille, et en dépit de la fin du boycott de la prière par les Palestiniens.
« Des évaluations de la sécurité ont été faites et il y a des indications selon lesquelles des troubles et des manifestations vont avoir lieu, a fait savoir la police dans un communiqué. Seuls les hommes de plus de 50 ans et les femmes de tous âges sont autorisés et certaines rues autour de la Vieille ville verront leur accès limité. »
Jeudi, peu après l’entrée sur l’esplanade de milliers de fidèles musulmans pour la prière de l’après-midi, des affrontements ont éclaté après l’arrivée d’un groupe de policiers israéliens, faisant une centaine de blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien. Selon la police israélienne, des pierres ont été jetées sur des agents présents sur l’esplanade. L’un d’eux a été blessé à la tête, a fait savoir la police.
Le 16 juillet, les Palestiniens avaient cessé de se rendre sur l’esplanade pour protester contre la mise en place, aux entrées de ce site ultrasensible, de portiques de sécurité à la suite de la mort de deux policiers israéliens dans une attaque. Après d’intenses pressions de la communauté internationale qui craignait une escalade, Israël a finalement retiré, mardi, les détecteurs de métaux, et, jeudi, les derniers éléments du nouveau dispositif de sécurité.
Ces mesures avaient suscité de nombreuses critiques notamment de la part de l’Autorité palestinienne de plusieurs personnalités politiques israéliennes.
Lire aussi : Jérusalem : « Les quatre erreurs de Nétanyahou »
Mettre fin au boycott
« La police est revenue aux mesures de sécurité en vigueur avant l’attaque terroriste (…) du 14 juillet », a déclaré une porte-parole de la police, en référence à l’attaque contre les deux policiers israéliens.
Lire aussi : Violences à Jérusalem : « La mosquée Al-Aqsa est le cœur de l’identité palestinienne »
Depuis le début de la crise, cinq Palestiniens ont été tués et des centaines blessés dans des affrontements avec les forces de l’ordre israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Jeudi, le ministère palestinien de la santé a fait état du décès d’une sixième personne, Mohammed Kanaan, 26 ans, blessé lundi dans des heurts avec les forces israéliennes.
Trois colons israéliens ont également été poignardés à mort le 21 juillet en Cisjordanie par un Palestinien. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réclamé, jeudi, sa condamnation à mort.
Le gouvernement israélien avait justifié la mise en place de ces nouvelles mesures en affirmant que les assaillants des deux policiers israéliens avaient dissimulé sur l’esplanade des armes et en étaient sortis pour mener leur attentat.
Mais les Palestiniens y avaient vu une tentative d’Israël d’affermir son contrôle sur ce site, que les juifs considèrent comme le lieu le plus sacré du judaïsme, et les musulmans comme leur troisième lieu saint après La Mecque et Médine, en Arabie saoudite.
En temps normal, l’Etat hébreu contrôle les entrées du site mais celui-ci est géré par la Jordanie. Les musulmans peuvent y aller à toute heure. Quant aux juifs, ils ne peuvent y pénétrer qu’à certaines heures et n’ont pas le droit d’y prier.