Après leur grève de la faim, ne jamais oublier les prisonniers palestiniens – CDM

Après leur grève de la faim,

ne jamais oublier les prisonniers palestiniens

 

L’actualité politique occupe la totalité de l’espace médiatique en France, et c’est bien naturel. Pendant ce temps, dans l’indifférence générale, les prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim ; elle allait être bientôt suivie d’une grève de la soif dans des cellules surchauffées par l’été, quand elle a été enfin levée sous la pression de la société civile mondiale. Mais nous avons tenu à y revenir. Voici pourquoi.

Au cours de cette grève, un responsable palestinien, Abdallah Abu Rahma, avait passé quelques jours en France pour réveiller nos consciences. Abdallah est bien connu des participants au voyage d’études en Palestine, que Chrétiens de la Méditerranée avait organisé en septembre 2015 : avec sa femme et ses trois filles, il nous avait reçus chez lui (nous étions cinquante !) à Bil’in, en Cisjordanie, après la manifestation non-violente hebdomadaire contre l’occupation des terres agricoles, dispersée comme d’habitude à coups de gaz lacrymogènes. Au cours d’une réunion à Paris le 19 mai, voici les précisions qu’Abdallah nous avait données et qui demeurent d’actualité pour agir en solidarité avec les prisonniers palestiniens.

Pourquoi ces Palestiniens sont-ils détenus ? Parce qu’ils ont organisé des manifestations non-violentes contre le mur, les colonies illégales et la spoliation des terres.

Que réclament-ils ? Bien sûr la fin de cette occupation illégale, mais dans l’immédiat, pour cesser leur grève de la faim, tout ce qu’ils demandent est d’être traités comme des êtres humains, c’est-à-dire avec dignité. Qu’on leur permette de voir leur famille et leurs avocats, qu’on leur autorise la promenade quotidienne dans la prison, que la procédure pénale en vigueur leur soit appliquée sous le contrôle de la Cour suprême.

Que dit le premier ministre israélien ? Qu’ils meurent. Voyez l’exemple de Madame Thatcher et des prisonniers irlandais ; elle n’a pas cédé, et cela lui a réussi. On peut même craindre que la mort de prisonniers, en soulevant la rue palestinienne, soit pain bénit pour le gouvernement israélien, qui clamera que la non-violence n’était qu’une plaisanterie et que ces Palestiniens sont tous des terroristes.

Que pouvons-nous faire ? Empêcher que les conditions de vie inadmissibles des Palestiniens en prison soient passées sous silence et restent dans l’impunité. Voici une proposition que nous faisons à tous nos amis de Chrétiens de la Méditerranée, en particulier aux voyageurs de 2015 : écrire.

Ecrire à Abdallah (de préférence en anglais), lui qui a lui-même été trois fois emprisonné : il nous a dit à quel point les témoignages de soutien venus du monde entier avaient été essentiels dans sa détermination à ne pas baisser les bras.

Ecrire aux journalistes que nous connaissons, ou adresser des lettres au courrier des lecteurs de nos journaux : il faut que cette situation soit enfin convenablement couverte par les médias.

Ecrire aux députés que nous aurons élus le 19 juin : notre pays doit sortir de sa passivité insupportable.

Ecrire, aussi, aux amis juifs que nous connaissons, pour qu’ils comprennent que notre démarche n’a rien à voir avec l’antisémitisme, que ce n’est pas non plus une agression contre les Israéliens. C’est même exactement le contraire : il s’agit de protéger les juifs de la folie du gouvernement israélien. Abdallah nous l’a dit lui-même : ses propres avocats sont des israéliens juifs en qui il a toute confiance, et son mouvement s’appuie sur tous ceux qui, juifs en Israël, s’opposent à l’aveuglement de leurs dirigeants.

 

 

                                                                                                                                                                                                                        Annick et Claude Mandil

                                                                        Membres de Chrétiens de la Méditerranée

 

Si vous souhaitez apporter un soutien régulier à Abdallah Abu Rahma, vous adressez votre mail à :

lumalayan@gmail.com, avec, par exemple, la formule  amicale toute simple :« All the best for you » ou « Best regards », suivie de vos coordonnées. Pour que vous puissiez être identifié par Abdallah, accompagnez votre signature de vos nom et prénom, et du  nom de votre association, à savoir : Chrétiens de la Méditerranée, le Réseau citoyen des acteurs de paix, en voyage d’études en Palestine, avec visite à Bil’in, en septembre 2015.