Lundi 12 avril 2010
Départ ce matin à 8 heures 30 direction Sarba.
Découverte passionnante du CIRDIC (Centre International de Rencontre et de Dialogues Culturels) à Sarba. Conférences et partage de Mgr Noujaim – évèque du lieu- et Fadi Daou qui s’occupe de l’association Adyan (fondation dont l’objectif est de sensibiliser à la contribution positive que peuvent apporter les religions) : deux exposés très intéressants qui clarifient vraiment bien les principaux concepts théologiques et religieux, dans le cadre du Liban- société pluraliste et des défis sociaux et politiques auxquels sont confrontés les libanais.
Ils travaillent à la construction et au renforcement de relations de solidarité et d’interaction positive entre les personnes d’appartenance religieuse différentes à travers le dialogue et l’engagement commun, à l’ancrage durable de la paix au Liban, dans le Moyen Orient et dans le monde.
Ensuite, Colette Hamza, Etienne (Secours Catholique) et Aleth (CCFD) nous ont livrés présentation globale et témoignages sur le thème de la pluralité à la française.
Nous avons ensuite rejoint notre guide pour une visite de Tripoli (2ème ville du Liban). On retrouve dans le cœur de Tripoli le souk et des vieilles maisons ou des anciens palais marqués par le temps et les décennies de négligence, témoins du faste de la ville.
Puis en route vers Byblos qui se caractérise aujourd’hui par son antique port de pêche, son site romain et son château croisé, Byblos est une des plus vieilles villes du monde continuellement habitée. Ce fut également un lieu de rencontre éminemment à la mode pour la jet set du monde entier avant la guerre civile… on considère aujourd’hui cette ville comme la Côte d’Azur du Liban.
La rencontre du jour…CIRDiC, Centre International de Rencontre et de Dialogue Culturels.
Cette jeune ONG est fondée sur une parole de Jean-Paul II : Le Liban est un message…
Elle vise à tourner la présence chrétienne au Liban vers le dialogue et la convivialité, au sens de « vivre ensemble ». Le CIRDiC a la conviction que les communautés culturelles ont toutes à apprendre les unes des autres, et que la diversité est une richesse. Ce constat, pourtant naïf, n’est finalement que trop peu répandu ! Aussi le CIRDiC cherche à promouvoir un large dialogue à travers des rencontres.
Le CIRDiC est basé dans le monastère Saint-Georges à Kesrouan. Ce lieu fut témoin de terribles affrontements entre milices chrétiennes au cours de la guerre civile. A l’issue du conflit, une grande partie du monastère avait été réduite en ruines sous le feu des obus et des mortiers. Aussi, sa rénovation fut vécue par les différentes communautés chrétiennes comme un symbole fort de la réconciliation. L’histoire du lieu se prête donc parfaitement à la vocation du CIRDiC.
C’est à Saint-Georges que le CIRDiC mène la plupart de ses activités, principalement des rencontres avec des représentants d’autres communautés. Nous avons ainsi été surpris d’apprendre que le Hezbollah avait accepté de participer à une université d’été islamo-chrétienne sur l’engagement citoyen. Le CIRDiC a également organisé une conférence pour l’abolition de la peine de mort et a appuyé une campagne ayant abouti à l’innocence d’une condamnée à mort.
Le jeune CIRDiC rêve déjà de prolonger le dialogue au-delà des frontières du Liban, et s’appuie pour cela sur un partenariat avec l’Institut Catholique de la Méditerranée de Marseille. Porteurs d’une vision optimiste et ouverte de la Foi, les membres du CIRDiC montrent un désir fort de porter haut le message du Liban
Malheureusement, son positionnement privilégiant l’ouverture à la communautarisation à outrance reste minoritaire. Il s’agit donc également de convaincre les chrétiens libanais d’avoir foi en un Liban en paix, réconcilié, et uni dans sa diversité.