Voyage "Mosaïques" au Liban: week-end MADA

Dernier week-end au Liban, dernière escapade…

Nous mettons le cap sur le nord est du pays, à un jet de pierre du voisin syrien. Notre partenaire, l’agence MADA, désire nous sensibiliser au cours de ce weekend à la question du tourisme solidaire.

Il nous faut pas loin de quatre heures de route à pour atteindre ce paradis reculé, à l’extrême nord de la Bekaa, terre chiite. Nous arrivons pour déjeuner au village de Kwakh, servi sur une terrasse ombragée, à flanc de colline. C’est une coopérative de femmes qui nous accueille. Après avoir constaté l’intérêt du travail ensemble pour améliorer les revenus de leurs familles, ces femmes se sont lancées dans l’aventure du tourisme solidaire. Tout le village a contribué à la restauration et à l’aménagement de maisons traditionnelles, où ont été accueillis près de cinq cents touristes en moins d’un an !

Nous reprenons la route pour une trentaine de kilomètres, escaladant dans notre mini bus cette pointe nord du Mont Liban. Notre but se trouve à 1800 mètres d’altitude, c’est le site de Lazzab. Au milieu des montagnes aux sommets enneigés, entourés de genévriers et de quelques labours se dressent une poignée de petites habitations qui se fondent dans ce paysage idyllique. C’est le lodge qui nous héberge pour la nuit. Le principe est de faire vivre les touristes selon un cadre de vie traditionnel, en harmonie avec le milieu des montagnes libanaises. Certes, il n’y a pas d’eau chaude et on couche sur des matelas au sol, mais la beauté du site et la convivialité de ce style de vie l’emportent ! Et les possibilités de randonnées sont innombrables, ce que nous révèle une première promenade sur les sentiers qui partent de Lazzab.

Dans la salle commune, nous écoutons trois interventions de jeunes du groupe, qui par leurs origines respectives nous offrent un regard africain (béninois, marocain puis comorien) sur la société française dans sa pluralité.

Après un repas partagé sur des grandes tables en bois, nous nous retrouvons à l’extérieur autour d’un feu de camp, sous un ciel étoilé. Le silence, imposant et apaisant après l’agitation de Beyrouth, est troublé par des chants et des contes jusqu’à ce que le sommeil nous appelle.

Le lendemain, nous émergeons doucement, les uns après les autres. Le ciel est tout simplement bleu, le soleil déjà haut. Après un petit déjeuner fait des produits de la montagne, nous nous mettons en marche pour une randonnée, derrière nos guides Hussein et Gilbert. Quelques jeunes de Hermel, la ville la plus proche se joignent à nous. C’est l’occasion d’un échange convivial et joyeux, entre anglais, français, arabe et langue des signes…

Après avoir parcouru des paysages magnifiques et inviolés pendant près de trois heures, nous ne sommes pas mécontents de retrouver l’ombre et les bancs de la salle commune de Lazzab, où un repas végétarien nous attend.

Nous remercions nos hôtes et reprenons la route, cette fois par la montagne puis la côte. L’ambiance générale est à la détente, malgré l’incertitude qui pèse sur le retour dû aux lointains troubles européens… Aux abords d’un glacier, nous nous arrêtons pour une bataille de boules de neige improvisée, et inattendue !

Les paysages se succèdent au fil de la route, des imposantes falaises abruptes aux vallées verdoyantes. Et puis à l’horizon, la mer !

Nous rentrons à Harissa pour un temps de prière islamo-chrétien et une mise au point sur le retour. Demain, ce sera l’aventure, que l’on espère heureuse et vite achevée, en attendant nous retrouvons le confort et le repos !