La nouvelle a été annoncée sur le média en ligne Vatican News par un article de Marie Duhamel dans les termes suivants :
Caritas Algérie ferme définitivement ses portes le 1er octobre [2022]
Cette décision, prise conformément à la demande des pouvoirs publics algériens, a été annoncée à regret par l’archevêché d’Alger ce dimanche 25 septembre dans un communiqué.
L’Église catholique en Algérie a “le regret” d’annoncer la fermeture “complète et définitive” de Caritas Algérie. Les activités du “Service” caritatif de l’Association Diocésaine d’Algérie (ADA), “une association de droit algérien agréée par l’État”, stipule l’ADA sur Facebook, prendront fin le 1er octobre prochain, apprend-on dans un communiqué signé, le 25 septembre dernier, par l’archevêque d’Alger Mgr Jean-Paul Vesco et par son prédécesseur Mgr Paul Desfarges qui est l’actuel président de l’ADA.
Cette mesure radicale a été prise “conformément à la demande des pouvoirs publics”, à l’issue d’un échange de courriers. Avec cette fermeture, l’Église manifeste “de manière claire” aux autorités qu’elle entend leurs préoccupations.
L’article de Vatican News précise que le contexte est à la vigilance, pour les autorités, par rapport aux activités des associations, spécialement celles qui sont susceptibles d’être en lien avec l’étranger. Bien qu’elle soit indépendante de Caritas Internationalis, la fédération internationale des Caritas nationales dirigée par le Vatican, Caritas Algérie peut se voir suspectée d’être “sous l’autorité d’une organisation étrangère”. Elle ne serait pas la seule organisation à alerter la vigilance des autorités algériennes. La mesure ne témoignerait donc pas d’une hostilité particulière à l’égard de l’Église catholique.
Vatican News ajoute que “les relations ne sont pas coupées avec le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs”, mais que “l’Église catholique reste fidèle à sa mission caritative au service de la fraternité avec tous les hommes de bonne volonté”, selon les termes du communiqué de l’Association Diocésaine d’Alger, qui se réfère au document sur la fraternité humaine et la coexistence commune, signé par le Pape François et le Grand imam d’Al Azhar, le cheikh Ahmed al Tayyeb, en février 2019 à Abu Dhabi. L’Église souhaite donc “continuer à apporter son aide aux personnes qui en auraient besoin, selon des modalités à définir”.
L’article se termine par le rappel des 60 ans d’existence de la Caritas Algérie, fondée en 1962 à la veille de l’indépendance, et de ses engagements “auprès des personnes handicapées, des femmes et des enfants défavorisés mais aussi des migrants qui traversent le pays en provenance d’Afrique subsaharienne.”
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L’annonce a été reprise par le quotidien Le Monde du 30 septembre 2022, sous la plume de Célia Zouaoui (Alger, correspondance). Son article cite l’archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco : “Nous avons pensé qu’il y avait une confusion avec le réseau mondial Caritas, c’est pourquoi ces derniers mois nous n’utilisons plus ce nom durant nos activités mais cela n’a pas suffi. Nous ne souhaitons pas entrer en conflit avec les autorités.”
Célia Zouaoui signale les activités socioculturelles menées par Caritas Algérie, formations, expositions artistiques et sensibilisation au respect de l’environnement, en plus de ses missions proprement caritatives, qui comportaient aussi des interventions “auprès des migrants en provenance d’Afrique subsaharienne, en leur procurant de l’aide médicale, des cours d’alphabétisation et des cours de soutien scolaire.” Elle cite encore l’archevêque d’Alger: “Peut-être étions-nous devenus trop importants (…) C’est un moment douloureux, pénible, dur. Mais l’Église catholique a souvent eu à se réinventer. C’est une nouvelle étape qui commence. On va continuer à faire du bien sans faire de bruit”.
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Le quotidien La Croix a consacré deux articles à cet événement. Voici quelques éléments d’information supplémentaires que présente en particulier le second, de Christophe Henning et Guy Aimé Eblotié, publié le 29 septembre 2022.
La fermeture de l’association Caritas du diocèse d’Alger a été décidée “à la demande des pouvoirs publics. Sans pour autant que les raisons de la décision des autorités algériennes ne soient divulguées.” En dépit de cette décision, “le dialogue se poursuit (…) entre les représentants de l’Église catholique et le ministère des affaires religieuses”.
L’article souligne l’engagement “en faveur des migrants subsahariens, de plus en plus nombreux dans ce pays à 97 % de musulmans”. Il note que “les liens des associations avec une organisation étrangère sont actuellement surveillés de très près par le gouvernement algérien, qui redoute toute ingérence étrangère, notamment dans la gestion des flux migratoires.”
Il remarque enfin que l’association salariait une quarantaine d’employés, ce qui donne une idée de son importance. Les réactions à la fermeture ont ainsi été nombreuses sur les réseaux sociaux, en forme de regrets et d’espoir que la décision sera révisée.
