Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de l’Œuvre d’Orient à Paris, a donné le 5 mai 2020 une conférence de presse à l’occasion de la Journée des chrétiens d’Orient du 17 mai 2020. On en trouvera ci-dessous la transcription. Il est en relation avec un grand nombre d’acteurs, religieux et politiques, de la crise du Moyen-Orient. De ce point de vue privilégié, il attire l’attention de l’opinion sur la situation de famine qui se profile, à l’occasion de la guerre et de l’épidémie de Covid-19, et spécialement dans quatre pays, la Syrie, l’Irak, le Liban et l’Ethiopie. Patrick Gérault, notre président, intitulait aussi son dernier éditorial « La famine aux portes de la Syrie, de l’Irak et du Liban ».
Nous ferons état dans un prochain article de la situation de famine qui règne au Yémen, également liée à la guerre. Pourquoi cette impuissance des responsables nationaux et internationaux face à la réapparition constante des famines en plein 21ème siècle ? Jim Carty, mariste, collaborateur du comité Justice, Paix et Intégrité de la Création des Maristes d’Australie, pose la question avec insistance.
CONFERENCE DE PRESSE – 5 Mai 2020
Tenue à l’occasion de la Journée des chrétiens d’Orient – 17 mai 2020
Transcription des propos de Mgr Pascal Gollnisch
Syrie
C’est un pays toujours en guerre. Les analyses des forces en présence ne sont pas suffisantes, en particulier les forces présentes à Idleb. La poche d’Idleb est en grande souffrance avec des millions d’habitants, des civils qui, quoique non confinés, vivent les uns sur les autres, pris entre la frontière turque et l’armée de Damas. Toute cette population est en grande souffrance.
Il y a un manque d’analyse politique d’une extrême gravité : qui a le pouvoir dans la poche d’Idleb ? Je me permets de rappeler que cette poche est aux mains d’Al Qaïda. Il est frappant que nous acceptions sereinement, voire que nous soutenions ou simplement que nous victimisions ce pouvoir d’Al Qaïda.
Idleb, on n’en parle plus, alors que c’est à nos portes. De manière générale, il y a en Syrie des puissances étrangères, présentes de manière abusive : des Russes, des Iraniens, mais aussi des Turcs. En quoi ces derniers sont-ils fondés à entrer en Syrie ou même en Irak, d’ailleurs, alors qu’ils sont les anciens occupants du monde arabe ? C’est comme si la France envoyait en Algérie un bataillon de la Légion Etrangère…
Il y a des Forces spéciales, américaines, britanniques et françaises. Tout cela est extrêmement explosif et c’est presque étonnant que cela n’ait pas encore explosé.
Se pose pour la Syrie la question du retour des réfugiés ; mais encore faudrait-il, pour que ces réfugiés rentrent, qu’ils aient au moins des maisons. Je rappelle que les habitations où vivaient les populations sunnites ont été détruites par les aviations russe et syrienne et que les conditions de liberté et de sécurité ne sont pas remplies pour un retour.
Comment peut-on envisager le retour de ces réfugiés si on n’apporte pas un certain soutien à la Syrie, venant notamment de la part de l’Occident ? Ce soutien est bloqué tant qu’aucune réforme n’est engagée par le gouvernement syrien. C’est un cercle vicieux. La Syrie a une économie sinistrée. Pour résoudre le problème des réfugiés, il faudrait rompre ce cercle et commencer par soutenir la reconstruction du pays, ce qui pourrait alors entraîner des réformes politiques et un retour des réfugiés. Le point essentiel est le blocage que constituent les sanctions économiques : il y a les sanctions économiques américaines, laissons les Américains faire leur si belle politique étrangère. Arrêtons-nous aux sanctions économiques européennes. L’Union Européenne a imposé des sanctions qui font atrocement souffrir les populations. La population civile dit qu’elle souffre davantage aujourd’hui que durant la guerre en raison de ces sanctions économiques. Autrement dit, pour essayer de faire fléchir le gouvernent de Damas, on fait souffrir une population qui sort de dix ans de guerre.
Soit le gouvernement de Damas est légitime, prenons-le comme tel, soit il est illégitime et donc dictatorial et à quoi bon faire souffrir la population pour un gouvernement qu’elle ne se serait pas donné ? il y a là quelque chose d’illogique. Ces sanctions, outre les souffrances qu’elles entraînent pour la population syrienne, la poussent dans les bras du Président El Assad. Ce n’est pas ce que souhaite l’Union Européenne. Ces sanctions font également dépendre davantage la Syrie de l’Iran, même si les moyens de l’Iran sont très affaiblis par les sanctions américaines. Elles nourrissent un discours anti-occidental que certains sont enclins à déployer. Voilà des résultats tout à fait lamentables.
Le Patriarche Absi, de l’Eglise grecque catholique, – je ne parlerai que des Grecs catholiques, non par manque d’œcuménisme, mais parce que ce sont les seuls dont je me permets de me faire l’écho – a une action tout à faire remarquable pour venir en aide aux populations. Il est venu en France, a rencontré le Président de la République, le Premier ministre, le Président du Sénat, le ministre des Affaires Etrangères, pour plaider la cause de la population syrienne. Il faut l’entendre parler de sa souffrance. Il vit à Damas, au milieu de cette population syrienne dont il est un défenseur. Je tiens ici à lui rendre hommage.
Irak
Avant le corona virus, l’Irak connaissait une crise politique grave. Peut-on parler d’un État irakien, puisque les Américains l’ont détruit en même temps que l’armée irakienne, en donnant tout le pouvoir aux chiites ? Cela, en disant, « Voyez, je vous apporte la démocratie. » Certes les chiites en Irak sont largement majoritaires, mais la démocratie, ce n’est pas de donner tous les pouvoirs à un groupe majoritaire, c’est aussi de respecter les droits de l’opposition, des minorités, l’indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté d’expression, une saine gestion régionale…
Les Américains n’ont pas apporté la démocratie mais offert le pouvoir sur un plateau aux chiites. Cela fera les délices des étudiants en histoire lorsqu’ils feront un mémoire de maîtrise sur la question.
Dans cette population chiite, deux tendances générales se dégagent, à travers un certain nombre de chapelles :
– ceux qui font jouer la solidarité arabe et disent aux Iraniens : « Rentrez chez vous ». Ce sont les chiites qui se sont battus avec Saddam Hussein dans la guerre entre l’Irak et l’Iran,
– ceux qui privilégient la solidarité chiite à la solidarité arabe.
Ce sont ces deux factions qui s’affrontent dans la classe politique irakienne et font que l’État n’est pas gouverné. Lorsqu’un État n’est pas gouverné, les violences ne sont pas loin, en particulier pour les minorités qui ont besoin d’un État fort pour les protéger. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
La crise du corona virus a précipité l’effondrement de l’économie irakienne, déjà fragile : le taux de chômage a considérablement augmenté et les gens n’ont plus de quoi se nourrir. Nous avons d’innombrables appels de nos correspondants chrétiens en Irak qui souhaitent aider la population à se nourrir, que ce soit la minorité chrétienne ou l’ensemble de la population. Dans les paroisses irakiennes, il y a des distributions alimentaires, des soupes populaires pour l’ensemble de la population, chrétienne ou non.
La difficulté, c’est que l’Œuvre d’Orient n’a pas les moyens de nourrir l’Irak. Nous pouvons faire quelques actions symboliques. Nous avons un correspondant permanent en Irak qui nous permet de faire la jonction avec ces communautés.
Je tiens à le dire : après les interventions occidentales, américaines, au moment où Mr Trump ramène les boys à la maison, nous sommes devant un État déliquescent, avec des milices chiites dont certaines sont iraniennes et n’ont rien à faire en Irak. Face à sa banqueroute et à une population proche de la famine, l’État irakien reste impuissant.
Je tiens à souligner les efforts considérables, qui mériteraient des articles dans la presse, du Patriarche des Chaldéens, Mgr Sako, qui vit à Bagdad et aide la population à progresser vers la citoyenneté pour tous. L’action de ce patriarche n’est pas une défense corporatiste des chrétiens. Bien sûr il soutient sa communauté, mais ce qu’il souhaite c’est que l’Irak tout entier avance vers la notion de pleine citoyenneté pour tous. Ceci est un élément tout à fait essentiel. Son action mérite d’être connue, il a failli recevoir le prix Nobel de la paix il y a deux ans.
Liban
Le Liban a connu, avant le corona virus, une crise politique considérable avec des manifestations dans les rues, souvent le fait de jeunes adultes, et où l’on a relevé, comme lors d’autres printemps arabes, en Égypte ou en Tunisie, mais surtout en Égypte, la participation à la fois de musulmans, de chrétiens, de sunnites, de chiites, de druzes. C’est tout-à-fait notable.
– La crise politique est une crise de défiance, il y a un peu de l’esprit « gilet jaune », mais avec davantage d’accusations de corruption qu’en France et, en particulier, de cette forme de corruption qui s’appelle le clientélisme. La corruption, ce n’est pas seulement mettre de l’argent dans sa poche, mais c’est aussi dire : « Je connais le cousin du beau-frère du gouverneur, je vais arranger votre problème ». C’est une forme de corruption qui règne dans les mentalités. Bien sûr, il y a la corruption de la classe politique. L’expérience de certains autres pays montre que cette corruption au sein des milieux dirigeants ruisselle sur l’ensemble de la population, qui se fait complice du système.
Chez certains, mais pas chez tous, le système confessionnel est remis en question. Arrêtons-nous un peu sur cette question du système confessionnel.
Je voudrais souligner que le Liban est le seul pays du Moyen-Orient où la liberté religieuse est respectée. Elle ne se limite pas seulement à la liberté de culte, vécue dans tous les pays d’Orient à l’exception de l’Arabie Saoudite, membre du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, où pourtant deux millions de chrétiens n’ont aucun lieu de culte. Je vous invite à relire l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est étrange que le Liban soit le seul pays pour lequel il y ait une remise en cause des institutions, avec son système de confessionnalisme, alors qu’il est le seul où existe la liberté religieuse, c’est à dire le droit de changer de religion ou de ne pas en avoir. Tout le monde sait que, dans tous les autres pays, un musulman qui devient chrétien met sa vie en danger, qu’un chrétien ne peut pas épouser une musulmane, etc. Le seul pays où cela est possible est le Liban. Parfois, dans les pays voisins, quand un musulman veut devenir chrétien, et il y en a beaucoup, pour sa sécurité, il est envoyé au Liban.
Le confessionnalisme concourt à l’équilibre entre les communautés, malgré ses inconvénients tels que nourrir notamment un certain clientélisme. Il doit être possible de trouver des chemins pour faire évoluer le confessionnalisme, non pas au profit d’un clientélisme qui privilégie « les copains et les coquins » pas toujours les plus compétents, mais pour le faire évoluer vers un vrai service de l’État, impartial et efficace. Cela est possible. Supprimer purement et simplement le confessionnalisme ne pourrait mener le Liban que nulle part aujourd’hui. Le Liban est le seul pays du monde où se trouvent, en situation de participer à part égale aux affaires publiques, des sunnites, des chiites, des chrétiens, des druzes. Dans les autres pays à majorité musulmane, les chrétiens n’ont pas sérieusement voix au chapitre.
– La crise financière et bancaire est traumatisante, dans ce pays où les banques sont une institution. Même durant la très dure guerre civile, les banques restaient ouvertes, du nord au sud du Liban. Les Libanais sont traumatisés, d’autant qu’ils avaient placé leurs économies à des taux d’intérêt de 5, 6, 8% et davantage. Le Liban était le seul pays au monde dont les banques offraient de tels taux d’intérêt à leurs clients. Les réalités économiques finissent par rattraper ces taux élevés consentis par les banques. La crise financière est nourrie sur le plan économique par le fait que le Liban vit beaucoup de ses importations et produit très peu. Or, les importations doivent être financées et elles l’étaient jusqu’alors par la diaspora.
Il y a deux diasporas au Liban, l’une dans les pays occidentaux et l’autre dans les pays du Golfe. Cette dernière vit aussi la crise qui touche le Golfe, notamment due à la chute du prix du pétrole. L’argent de la diaspora se fait donc rare et les importations ne peuvent plus être payées, d’où l’augmentation de la dette publique qui a atteint 170% du PIB, chiffre exorbitant.
A la crise bancaire s’ajoute ainsi la crise économique, le tissu économique, industriel et agricole disparaissant, ce qui entraîne un chômage considérable qui touche près de 40% de la population. Nous savons tous qu’une société dépassant un taux de 40 % de chômeurs génère un climat explosif. Qu’on se rappelle l’Allemagne dans les années 1930. Le chômage entraîne la pauvreté, la misère, la faim. Et les classes pauvres, mais aussi les classes moyennes, y compris les classes moyennes supérieures, sont sur le point de connaître la famine. Nous avons tous les jours des appels à l’aide à l’Œuvre d’Orient pour la distribution de colis alimentaires. Nous ne sommes pas en mesure de nourrir le Liban. Que pouvons-nous faire, nous, l’Œuvre d’Orient, association d’un budget de 20 millions d’euros, ce qui n’est certes pas négligeable, mais bien loin du budget d’une puissance étatique, pour nourrir une population ?
Lié à cela, ajoutons le problème de la survie des écoles non publiques, c’est-à-dire de ces écoles où véritablement sont prises en compte toutes les composantes de la société, chrétiens comme musulmans. Ces écoles catholiques, depuis très longtemps implantées au Liban (160 ans), avant même que l’Œuvre d’Orient n’existe, accueillent une population musulmane et une population chrétienne élevées et éduquées ensemble. C’est l’enjeu de l’existence de ces écoles qui comptent 400 000 élèves, tenues par des congrégations religieuses, avec une forte dimension francophone, fréquentées par chrétiens et musulmans, pauvres et riches, garçons et filles. Parmi ces écoles, certaines sont fréquentée par la haute bourgeoisie. Ce ne sont pas celles-là que nous aidons. Certaines sont semi- publiques, accueillant une classe plus pauvre : elles sont en péril. Et enfin d’autres sont gratuites, pour les plus pauvres, et leur survie est menacée.
Nous voulons faire un appel pour sauver ces écoles gratuites, qui parfois nourrissent leurs élèves et opèrent leur suivi médical, lorsque les familles ne le peuvent pas. Il y a urgence à sauver ces écoles, qui au-delà de leur rôle éducatif, sont un pôle social.
Lié au problème des écoles, il y a les institutions de santé qui sont en péril elles-aussi. Voilà des années que l’État libanais ne paie plus ni aux écoles, ni aux hôpitaux, la petite quote-part qu’il est censé leur payer.
Il faut rappeler qu’au Liban, l’État ne paie pas le salaire des professeurs de l’enseignement catholique. J’entends des critiques souvent infondées de Libanais sur le régime français. Ils ne connaissent absolument pas notre type de laïcité, ils feraient mieux de l’étudier avant d’en parler. Qu’ils sachent que lorsque le gouvernement augmente le salaire des professeurs, c’est lui qui les paie, un gouvernement français laïc qui paie les professeurs de l’enseignement catholique.
Il y a urgence à aider le Liban. La conférence internationale dite « Cèdre » a été prête à débloquer des milliards, mais en les conditionnant à des réformes, pour ne pas mettre ce pays indéfiniment sous perfusion. Cependant, lorsque les États commencent à faire des réformes, c’est qu’ils sont acculés à la toute dernière extrémité, alors que la population est déjà à terre. Devant une population ruinée, les économies d’une vie évaporées, un État qui ne fonctionne plus et une crise alimentaire qui s’installe, on dit à la population : « Citoyens, citoyennes, on va faire des réformes » ! Les populations savent que les difficultés pour elles vont encore s’aggraver.
Les réformes doivent être faites avant que la population ne soit à genou, sinon elles ne sont plus crédibles. Le Fonds Monétaire International (FMI) va finir par intervenir. Fin avril, il y a eu un accord avec le gouvernement libanais, qui s’est heurté à un blocage politique, en particulier du Hezbollah, voyant dans l’intervention du FMI une intervention occidentale dans les affaires libanaises. Il faut bien reconnaître que le Hezbollah a dans l’État libanais un statut d’une certaine manière inacceptable : sa propre milice, ses propres forces armées, sa propre structure et sa mainmise sur le pouvoir de l’État. La place du Hezbollah doit être revue. Rappelons qu’à la fin de la guerre civile libanaise, après les accords de Taef, une décision du Conseil de Sécurité a exigé le désarmement de toutes les milices. Ces accords ont été signés par des ministres corrompus qui sont maintenant en Arabie Saoudite. Ils ont réduit le pouvoir du Président de la République, maronite, comme vous le savez. Toutes les milices chrétiennes et sunnites ont été désarmées, seul le Hezbollah a gardé sa milice jusqu’à aujoud’hui et constitue un problème pour la vie du Liban. Sans verser dans un complotisme excessif, y a-t-il eu un ras le bol des Américains dans le soutien à cet État libanais, faisant la part belle au Hezbollah bien qu’adversaire irréductible d’Israël ? Ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.
Avec le déconfinement, les manifestations risquent de reprendre, plus violentes. A Tripoli, dans le nord du pays, plus pauvre, et accueillant plus de réfugiés syriens, il y a des tensions et l’armée libanaise est appelée à intervenir pour rétablir l’ordre.
La situation des réfugiés palestiniens, irakiens et surtout syriens est à relever : ces derniers souffrent de la crise économique, car, si la population libanaise ne peut plus se nourrir, il va de soi que les réfugiés syriens sont dans une situation d’autant plus délicate, bien qu’ils soient aidés par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU. Les points de vue sont assez contradictoires : certains disent que des réfugiés syriens n’hésitent pas à retourner en Syrie et à revenir au Liban pour percevoir l’aide du HCR. Il faut être très prudent, mais ce type d’assertion justifierait une enquête.
La misère dans ces deux pays peut générer des violences accrues qui risquent de faire empirer encore davantage la situation.
Ethiopie
Avant d’écouter vos questions, j’attire votre attention sur l’Éthiopie dont certaines régions vivent un risque de famine en raison de l’invasion des sauterelles. Selon les vents de l’Océan indien, les nuages de sauterelles vont soit vers l’Inde, soit vers l’Éthiopie ; il semble qu’ils menacent actuellement les récoltes en Éthiopie et que dans certaines régions, les risques de famine soient réels. Il serait intéressant que la presse se penche davantage sur l’Érythrée, qui souffre d’un régime épouvantable, l’un des plus totalitaires de la planète, qui confisque les quelques écoles qui fonctionnent, les écoles chrétiennes, et qui va bientôt confisquer l’ensemble des hôpitaux chrétiens, les seuls à fonctionner également. La migration des Érythréens, notamment vers l’Europe, s’explique par l’instauration, par le régime, d’un service militaire à vie, de 18 à 55 ans. C’est ce régime-là que les Érythréens fuient, il serait bon de le faire savoir et de faire connaître la situation de ce pays.
La messe annuelle des chrétiens d’Orient, prévue avec l’archevêque de Paris, devait mettre l’accent sur cette dimension érythréenne. Nous sommes soucieux d’attirer l’attention sur la réalité de ce pays. La messe annuelle de l’Œuvre d’Orient sera repoussée, sans doute au dernier trimestre de cette année civile, à une date encore à déterminer. Cependant, le dimanche 17 mai a lieu la journée des Chrétiens d’Orient, qui se veut une journée de communion avec eux. Cela signifie que, nous, les chrétiens de France, nous prierons pour les chrétiens d’Orient et que les chrétiens d’Orient prieront pour la France. C’est donc un échange spirituel, avec la mise en place d’initiatives telles que des rencontres avec les communautés orientales en France, des messages des patriarches, des évêques qui prennent part à cette journée et qui nous ont envoyé des intentions de prières. Si l’Œuvre d’Orient et d’autres associations soutiennent la mission des chrétiens d’Orient, nous voulons avant tout être en communion avec eux et par cette communion, faire vivre un lien spirituel, surplombant la Méditerranée.
Mgr Pascal Gollnisch
Directeur général de l’Œuvre d’Orient
N.B. A l’occasion de la journée des chrétiens d’Orient du 17 mai, deux remarquables documentaires, écrits par Marc Wattrelot et Thomas Marlier, ont été diffusés sur La Chaîne Parlementaire – Public Sénat. Mgr Pascal Gollnisch figure parmi les intervenants. On peut télécharger sur LCP-Public Sénat ces deux documents, “Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire”:
1. Origines, https://www.publicsenat.fr/emission/documentaires/chretiens-d-orient-2000-ans-d-histoire-episode-12-182087