Titre

Vivre en terre occupée

Sous titre

Un voyage en Palestine, de Naplouse à Gaza

Auteur

José Pablo Garcia

Type

livre

Editeur

Saint Avertin : La Boîte à Bulles, 10 janvier 2018

Collection

Contre-Cœur /Action contre la faim

Nombre de pages

86

Prix

15 €

Date de publication

18 mai 2018

Vivre en terre occupée

José Pablo Garcia, dessinateur espagnol[1] est un jour contacté par  Action contre la faim. Sollicité pour traduire en bande dessinée son expérience en Territoires palestiniens occupés, notamment en Cisjordanie et à Gaza, ce n’est pas sans appréhension que ce jeune dessinateur s’envole pour la mission qu’il a acceptée.

Sa bande dessinée met en scène ce à quoi est confronté tout citoyen international, quelle que soit sa nationalité, sa connaissance ou son ignorance de la situation sur place. Après une « préparation » à l’interrogatoire à subir dès l’entrée en Israël, le voilà prêt à rencontrer les Palestiniens dans leur vie quotidienne.

Ce récit dessiné, humoristique et plein d’humanité, nous emporte dans le quotidien de l’occupation israélienne : les check-points, les fouilles, les routes de contournement, le mur appelé « barrière de sécurité » par Israël et mur de la honte par les Palestiniens ou mur de l’apartheid.

Au gré de ses rencontres, José Pablo Garcia donne des précisions historiques de grande importance, des cartes précisant les lieux de son périple.  Et l’on découvre l’enfermement des Gazaouis, la vie précaire des Bédouins, l’espoir des réfugiés de retourner sur leur terre. Tout y est dit de la souffrance de ce peuple.

Gaza sous blocus depuis dix ans, la Cisjordanie occupée, Jérusalem annexée, un siècle de dépossession de leur terre… : malgré cette situation, les Palestiniens sont représentés non pas comme un peuple de victimes mais comme un peuple qui vit dignement et cherche sa liberté.

Le récit est simple, chaleureux, humain. En lisant cette bande dessinée le désir nous vient de faire ce voyage. Les paysages, comme les gens, sont pleins de vérité. Ceux qui sont déjà allés dans cette région du monde sentiront une certaine nostalgie les envahir ; un besoin d’y retourner ; de sentir à nouveau les parfums des fleurs, des plats ; de retrouver les échoppes ; de  rencontrer l’autre, une nouvelle fois.

À la lecture de cette bande dessinée qui se veut sans prétention, nous voyons la mise en œuvre du principe d’altérité[2] et c’est un vrai plaisir, malgré parfois un sentiment étrange de peine et d’injustice qui nous étreint.

Ce n’est pas un traité de sociologie, ni de géopolitique. Mais soyons persuadés que mettre cet ouvrage entre les mains d’un public jeune ou moins jeune permettra une prise de conscience du quotidien des Palestiniens dont la capacité à persévérer dans l’espérance, malgré leurs conditions de vie, honore notre  humanité.

Merci à cet illustrateur et scénariste qui nous transmet sa sensibilité.

Une adhérente de CDM

 

[1] José Pablo Garcia est né à Malaga en 1982. Diplômé de l’école supérieure d’art de San Telmo, il a publié 5 livres en Espagne.

[2] « Ce principe définit l’acte de communication comme un phénomène d’échange entre  deux partenaires (que ceux-ci soient présents l’un à l’autre ou non), lesquels doivent se reconnaître semblables et différents. » Cf. article de Patrick Charaudeau évoquant, dans le paragraphe sur Le droit à la parole, les quatre principes de tout acte de communication.