La Croix – « Nous attendons en vain le secours de l’Occident » déplore l’archevêque melkite d’Alep

 

Dans une lettre à l’Œuvre d’Orient, l’archevêque grec melkite d’Alep voit dans l’exode de ses fidèles un fléau « avilissant »

Les chrétiens d’Alep « sans travail, sans ressources, sans sécurité, sans eau, sans électricité » sont également « privés de toute pitié espérée et du secours attendu en vain de l’Occident chrétien » écrit le métropolite Jean-Clément Jeanbart, archevêque grec melkite d’Alep, dans une lettre publiée par l’Œuvre d’Orient lundi 21 septembre.

Après « quatre années de (…) guerre injuste, barbare et destructrice » « les citoyens de cette ville très laborieuse se retrouvent dans une situation lamentable » déplore Mgr Jeanbart qui dénonce « les gouvernements occidentaux » qui « semblent, les uns insouciants et les autres injustes ».

« Exil avilissant »

Dans ce courrier adressé à ses « amis » à l’occasion de l’anniversaire de ses 20 ans de ministère épiscopal au service des melkites d’Alep, l’archevêque rappelle la vitalité de sa communauté avant la guerre : « J’ai eu la joie d’ordonner dix prêtres » « de construire trois nouvelles églises, deux nouvelles écoles et quatre Instituts », « des projets d’habitat ont permis à plus de deux cents couples de se marier », « des foyers d’étudiants, des maisons de vacances pour les jeunes, un centre de congrès » ont de même été établis.

« J’ai dû ces trois dernières années oublier mes soixante-dix ans et courir partout pour trouver de quoi alléger le poids des privations multiples dont souffre mon peuple bien-aimé » confie Mgr Jean-Clément Jeanbart pour qui la priorité est « d’aider les fidèles dans leur détresse ».

Mais un « dernier fléau nous frappe aujourd’hui » poursuit le métropolite, celui de « l’exode, une forme de déportation, qui condamne nos fidèles à un exil avilissant ». « Les assaillants ont tout fait pour cela. Tout d’abord ils ont terrorisé les citoyens. Ils ont ensuite détruit les usines, le commerce, les institutions et les maisons pour obliger les gens à partir trouver leur gagne-pain ailleurs. Ils ont enfin rendu possible le transfuge en laissant des passeurs organiser des convois massifs vers l’Occident » dénonce-t-il.

 

 

Christophe Chaland