Eglise Catholique de France – Un toit et un avenir pour des familles réfugiées irakiennes

Vendredi 4 décembre dans l’Essonne, une petite fête avait été organisée à la paroisse d’Athis-Mons autour de familles réfugiées irakiennes. Elles y ont trouvé des logements stables et une communauté d’accueil. Par Chantal Joly.

À quelques mètres de l’église St-Louis et de sa crèche, la réception organisée dans les locaux de la paroisse revêtait une portée symbolique d’autant plus forte. « À Noël, nous allons fêter la naissance d’un enfant qui a été chassé de chez lui », a rappelé Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’œuvre d’Orient, partenaire, avec la Fondation pour le Logement Social, de cette action de solidarité autour de familles réfugiées irakiennes.

Bâtir le bonheur des autres

Les deux organismes ont en effet mis en commun leurs équipes et leurs réseaux afin d’offrir une solution de logement pérenne à 12 personnes (plusieurs couples dont certains avec des enfants, une personne âgée et une mère et sa fille) d’un village de la région de Mossoul. Fuyant la terreur de Daech, ils avaient tout quitté dans la nuit du 6 août 2014. Bénéficiaires des 1500 visas d’asile accordés par la France, débarqués en région parisienne, ces familles ont vécu depuis chez des proches, familles ou amis, parfois en situation de surpopulation, parfois séparées jusqu’à ce moment un peu magique de l’inauguration et de la bénédiction de « leurs » logements.

5 appartements, de 25 à 65m2, financés en PLAI (prêts locatifs d’aide d’intégration), situés en plein centre-ville, entièrement rénovés et équipés grâce notamment aux bénévoles de St-Vincent-de-Paul et à des dons. « Découvrir ces logements habités; quelle joie ! Ce sont des réponses à taille humaine et familiale. Nous sommes ravis de vous y voir », a commenté Michel Recipon, président de la FLS. Il a notamment repris cette belle citation de Raoul Follereau : « Bâtissez le bonheur des autres. Le monde va en se déshumanisant. Soyez des hommes !»

Membres de la communauté

Grâce à la présence du Père Sabri Anar, curé de la paroisse chaldéenne St-Thomas à Sarcelles, qui a fait office de traducteur, Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry, a pu délivrer aux familles irakiennes ces paroles de sympathie : « Pour les gens d’ici ce qui vous est arrivé a été un choc émotionnel. Beaucoup derrière leur télévision se sont mis à avoir de la sympathie pour les chrétiens d’Orient. Pour un certain nombre le choc fut aussi spirituel. Nous ne pouvons pas être hommes et femmes sans essayer de contribuer à quelque chose ». À leur adresse et à celle de toutes les personnes présentes, Mgr Dubost a également assuré : « Vous voilà membres de la communauté car dans l’Église, il n’y a pas d’étrangers. Nous sommes tous des gens de passage; c’est du reste le sens du mot paroisse ».

Pour le curé d’Athis-Mons, le Père Patrice Pellen, l’accompagnement de ces familles est bien le défi qui attend la communauté locale et il s’est réjoui qu’une paroissienne, Marie, originaire du Liban, propose ses services. Mais l’heure était ce jour-là uniquement au présent des réjouissances. Des roses, des bougies et des boîtes de chocolats ont été offertes en guise de cadeaux et le verre de l’amitié a été partagé avec tous les participants de cette chaîne de cœur.

«Je vous souhaite d’être heureux, de reconstituer votre unité familiale et de regarder vers l’avenir, vers l’espérance», a déclaré aux nouveaux habitants d’Athis-Mons Mgr Gollnisch. Un espoir pour ceux qui, restés en Irak, ont un besoin pressant.

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