Un nombre massif de civils enlevés par l’Etat islamique dans le nord de la Syrie

Près de 2 000 civils ont été enlevés par des combattants de l’organisation Etat islamique (EI) à Manbij, dans le nord de laSyrie, a annoncé, vendredi 12 août, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Un chiffre qui n’a cependant pas été confirmé par Cherwan Darwich, le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS). Selon ces derniers, le groupe djihadiste envisage de se servir de ses otages comme « boucliers humains », dans leur fuite de la ville.

Les djihadistes ont fui avec leurs otages, dont parmi eux de nombreux prisonniers, vers Jarablus, un fief de l’EI situé à une quarantaine de kilomètres au nord, près de la frontière turque.

Les FDS, alliance de combattants arabes et kurdes, a repris la localité de la province d’Alep aux mains de l’EI, le 6 août, mais un petit nombre continuait de résister, notamment dans le quartier d’Al-Sireb. « Ils ont utilisé ces civils comme boucliers humains lors de leur retrait, ce qui nous a empêchés de les prendre pour cible », a expliqué un porte-parole militaire des FDS.

Le porte-parole de l’alliance a précisé que ses troupes avaient « réussi à sauver 2 500 habitants » et continuaient deratisser la zone à la recherche des derniers membres du groupe.

« PRINCIPALES VICTIMES DU CONFLIT »

Appuyées par les avions de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, les FDS avaient lancé le 31 mai leur offensive pour reprendre Manbij, qui servait à l’EI de carrefour vital d’approvisionnement à partir de la frontière turque vers ses zones en Syrie, dont son bastion de Rakka, plus à l’est. Des dizaines de milliers d’habitants avaient réussi à fuir la ville, mais des dizaines de milliers d’autres avaient été prises au piège des combats.

L’utilisation par l’EI de boucliers humains avait retardé la prise de la localité. Selon l’OSDH, depuis le début de l’offensive, 437 civils ont été tués dans Manbij et sa région.Parmi eux, 203 ont péri dans les frappes de la coalition. Durant la même période, 299 membres des FDS ont été tués, ainsi que 1 019 djihadistes.

L’Union européenne a dénoncé l’enlèvement des civils,« principales victimes du conflit », en soulignant que l’EI« continue de constituer une menace pour les peuples de Syrie, d’Irak, de la région ainsi que d’Europe et au-delà ». La prise de Manbij a constitué une grande victoire pour les FDS, l’une des principales forces anti-djihadistes en Syrie, où une guerre complexe a fait, depuis mars 2011, plus de 290 000 morts, et jeté sur les routes des millions de personnes.