Résolution 2334 – Editorial La Croix

Résolution 2334

Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne la colonisation juive en Cisjordanie.

Il est clair que, du côté d’Israël­, le vote de la résolution 2334 de l’ONU condamnant les colonies de peuplement n’apportera aucun changement de politique. Il suffit d’entendre les imprécations de Benyamin Netanyahou pour s’en convaincre. Tout comme elle ne devrait pas modifier la position du futur président des États-Unis qui, avec la nomination du prochain ambassadeur à Tel-Aviv, a largement indiqué qu’il ne fera rien pour contrer les appétits territoriaux israéliens. De ce point de vue, en permettant à cette résolution de passer, l’administration Obama peut légitimement donner l’impression d’une tentative brouillonne de dernière minute pour rattraper huit années de diplomatie frileuse et inefficace au Proche-Orient.

Cela dit, ce vote de l’ONU n’est pas un vote pour rien. Il permet de rappeler, comme cela n’avait plus été possible depuis des années, ce que dit le droit international sur la situation israélo-­palestinienne : l’illégalité de toutes les colonies de peuplement israéliennes dans les Territoires palestiniens, l’imprescriptibilité pour Jérusalem des frontières de 1967, et aussi la condamnation de « tout acte de violence visant les civils, y compris les actes de terreur ».

Ce rappel n’est pas sans importance. Alors que se profile un horizon international particulièrement incertain, avec un nouvel occupant à la Maison-Blanche guère soucieux, semble-t-il, du respect du droit international, la résolution 2334 peut servir de point d’appui aux autres États, et notamment à l’Europe, jusqu’ici divisée, pour faire pression en faveur de la légalité internationale. Mais le rappel est aussi à destination d’Israël : sa sécurité et sa survie à long terme passe par la solution à deux États. Solution que la multiplication des occupations illégales rend, justement, de plus en plus improbable.

Isabelle de Gaulmyn