OLJ – « Surveiller les réservoirs de pétrole de la ville pour que l’EI ne les prenne pas »

Du haut de la colline, les combattants kurdes scrutent à la jumelle Zoumar, en attendant le moment propice et la livraison espérée d’armes pour tenter d’y déloger les dizaines de jihadistes de l’État islamique (EI) qui contrôlent cette ville du nord de l’Irak. Les peshmergas ne peuvent pas s’en approcher car, outre les tireurs embusqués, Zoumar est truffée d’explosifs, explique le général Moussa Gardi, à la tête d’une unité basée à Aïn Zala, à quelques kilomètres plus au sud. Essayer de reprendre Zoumar serait actuellement suicidaire parce que des bombes sont cachées dans les maisons, les voitures…

Alors, les peshmergas attendent une équipe technique chargée de déminer le terrain. « Pour l’instant, notre principale tâche est de surveiller les réservoirs de pétrole de la ville pour que l’EI ne les prenne pas et vende le pétrole de façon illicite », explique le général Gardi. L’un de ces réservoirs est visible au bas de la colline, un peu à l’écart de la localité, dont la majeure partie des 15 000 habitants ont fui.De plus, le long des villages abandonnés, les murs des maisons sont régulièrement barrés d’un « Propriété de l’État islamique », qui rappelle que les jihadistes n’ont quitté les lieux qu’il y a deux semaines à peine lorsque le barrage de Mossoul, un peu plus au sud, a été repris. À l’un des points de contrôle, un drapeau de l’EI peint par les jihadistes a été recouvert d’inscriptions depuis leur départ. Quatre peshmergas montent la garde. Ils ont pris le contrôle de la zone au terme d’une bataille qui s’est soldée par la capture de 200 jihadistes, racontent-ils, alors que des oies sauvages caquettent tranquillement à quelques mètres.