Liban: Saad Hariri critique la tournée du Hezbollah à la frontière avec Israël – RFI

Liban: Saad Hariri critique la tournée du Hezbollah à la frontière avec Israël

Au Liban, une visite de presse organisée par le Hezbollah à la frontière avec Israël, pour y montrer les fortifications entreprises par Tsahal, fait polémique. Devant des journalistes, le parti chiite armé, bête noire d’Israël, a affirmé qu’il ne « veut pas la guerre », mais qu’il se tient « prêt ». Une visite âprement critiquée par le Premier ministre libanais Saad Hariri, alors que les spéculations sur les risques d’un nouveau conflit ont redoublé depuis plusieurs semaines.

Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan

C’est avec le ministre de la Défense et le chef de l’armée que le Premier ministre Saad Hariri s’est rendu d’urgence vendredi 21 avril à Naqoura, à la base de la Finul, la Force des Nations unies au Liban-Sud. Le but : désamorcer la colère des Casques bleus, alors que, la veille, le Hezbollah s’était livré à une démonstration de force dans cette région.

Lors d’une visite organisée pour des journalistes jeudi, le « parti de Dieu » a en effet brièvement déployé des combattants, munis de RPG ou de fusils automatiques, le long d’un axe proche de la base de la Finul, dont des blindés parcouraient la route au même moment. Difficile de ne pas y voir un geste de défi : selon la résolution 1701 de l’ONU, seules les armes destinées à l’armée libanaise sont autorisées dans la région frontalière d’Israël.

Durant cette visite, le Hezbollah a montré des fortifications érigées par Tsahal à la frontière. Il a aussi envoyé un message : le parti chiite armé est occupé par le conflit en Syrie, où il combat aux côtés du régime, mais il garde le contrôle de tout ce qui se passe au Liban-Sud, où il a plusieurs fois combattu Israël, la dernière guerre remonte à 2006. Lors de son déplacement hier, Saad Hariri a réaffirmé que son gouvernement souhaite voir le calme se maintenir à la frontière.