Les Belges, tête haute

Les Belges, tête haute

De la tour Eiffel, à Paris, au mémorial du 11-Septembre, à New York ; de la porte de Brandebourg, à Berlin, à la fontaine de Trevi, à Rome… le monde se drape des couleurs de la Belgique. Le noir du deuil et le rouge du sang entourant le jaune de l’espoir et de la lumière, tout de même.

Les Belges, atteints dans ce qu’ils ont de plus précieux, cette bienveillance mêlée à une humilité quasi coutumière, commencent juste à recenser leurs morts, et à panser leurs plaies. Ils s’inventent, comme l’avait fait Paris en novembre, des lieux de recueillement au centre de la ville meurtrie. Et eux aussi s’interrogent : pourquoi nous ?

À différentes personnalités belges, venues d’horizons variés, nous avons posé cette question : comment réagir après une telle barbarie ? Signe de la difficulté à se relever, d’autres, approchées, se sont excusées de ne pouvoir répondre, avec sincérité, incapables encore de faire face avec des mots.

Comment réagir ? L’Europe, les valeurs qui l’ont constituée, sont, vues de Belgique, la première réponse.

Car ce petit pays, naturellement européen, n’est pas seul. Partout, par médias et réseaux sociaux interposés, les autres le regardent, l’accompagnent, le couvrent d’empathie, célèbrent son art de ne pas se prendre au sérieux tout en prônant des valeurs qui rapprochent les hommes.

Il y a les couleurs de la Belgique, certes, il y a aussi sa devise, « L’union fait la force », qui semble appartenir à un autre registre, celui d’Ésope ou de La Fontaine. On aimerait tant la brandir en étendard après cette attaque, et pouvoir écrire : l’Union européenne fait la force.

Jean-Yves Dana