Le Figaro – Migrants : l'ONU veut une "réponse globale"

Peter Sutherland, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU sur les migrations et le développement, a insisté aujourd’hui à Genève sur la nécessité d’une “réponse globale” de la communauté internationale face à la crise des migrants.”Nous devons avoir une réponse européenne qui soit un élément d’une réponse globale”, a déclaré devant la presse M. Sutherland. Fin août, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait déjà appelé les Etats à fournir “des réponses globales” à la crise migratoire, en annonçant une réunion sur le sujet en marge de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre.

 

M. Sutherland a demandé que “les pays s’engagent à recevoir des réfugiés et prennent des engagements financiers”, une conférence internationale pouvant être une formule pour y parvenir mais pas la seule, selon lui. Il a rappelé que dans le passé deux crises migratoires majeures, les boat people du Vietnam et l’exode des Hongrois en 1956 avaient donné lieu à une telle conférence. Il a indiqué que le fonds d’aide à la population syrienne du HCR des Nations Unies, établi à 1,4 milliard de dollars (1,25 milliard d’euros) pour cette année, n’était financé par la communauté internationale qu’à hauteur de 41%.
“Le PAM (Programme alimentaire mondial) a dû couper son aide pour 1,4 million de personnes, les écoles soutenues par l’UNICEF ne peuvent pas accueillir davantage d’enfants, l’Organisation Mondiale de la Santé est dépassée par le manque de financement”, a-t-il poursuivi. Il a déploré que certains pays refusent d’accueillir des réfugiés dont “des pays arabes voisins”, et relevé que seulement cinq pays européens assurent 72% de l’accueil des réfugiés arrivant en Europe, avec pour “conséquence une pression politique qui sera de plus en plus difficile” pour ces pays. “Il y a un besoin de personnes qualifiées dans ce continent en voie de régression (l’Europe)” du fait de la baisse de la natalité, a estimé M. Sutherland, indiquant que “c’était la même chose dans d’autres régions du monde, par exemple au Japon”.
M. Sutherland s’est par ailleurs prononcé pour un “système harmonisé” pour définir avec “humanité” qui peut être considéré comme un réfugié et a critiqué le fait que cela soit réalisé aujourd’hui au niveau national, avec des critères différents d’un pays à l’autre.