Le diocèse de Milan lance un Synode inédit sur les migrants – La Croix

Le diocèse de Milan lance un Synode inédit sur les migrants

L’archevêque du plus grand diocèse d’Europe a décidé, lundi 27 novembre, de convoquer une Assemblée pour faire face aux défis posés par la diversification croissante des communautés.

Un diocèse immense et à l’identité affirmée, marqué par une forte immigration. En Italie, l’Église milanaise a sans doute un rôle si ce n’est à part du moins prédominant. Et dans ses paroisses, les curés font depuis longtemps déjà le constat d’une diversité croissante. Une même religion, mais des différences de langue et de culture, dans ce diocèse régi par le rite ambrosien, selon une exception rare confirmée du temps du Concile de Trente, au XVIe siècle, alors que la grande majorité des rites particuliers étaient supprimés.

C’est pour envisager une réalité de plus en plus multiethnique que Mgr Mario Delpini, archevêque de Milan depuis juillet, a décidé de convoquer un Synode mineur sur le thème : « Église des Nations, responsabilités et perspectives. Lignes diocésaines pour la pastorale ».

Contrairement aux synodes diocésains classiques, les synodes mineurs ne traitent que d’un aspect de la vie de l’Église locale.

Par un décret en date du 27 novembre, l’archevêque a donc mis en place une « commission de coordination » qui sera chargée de l’organisation de cette Assemblée.

Adapter l’action pastorale aux mutations démographiques

Ce parcours d’étude et de réflexion permettra, selon le vœu de l’archevêque, de mettre à jour l’action pastorale au vu des récentes évolutions migratoires.

Les phénomènes migratoires en tant que tels ou encore la question de l’accueil ne seront pas au cœur de la problématique de ce Synode inédit. Il s’agira plutôt de se pencher sur les implications de ces mutations au sein des 1107 paroisses du diocèse. Le but, d’après les organisateurs, est notamment d’éviter deux risques : que les nouveaux arrivés ne prient et ne célèbrent qu’entre eux, en groupes ethniques ou culturels, par exemple, ou qu’ils doivent « s’adapter » en tout point à la vie ecclésiale qu’ils trouvent sur place.

Aussi, selon le diocèse, tous les Milanais – Ambrosiens depuis plusieurs générations ou au contraire nouvellement installés en Lombardie, devront se poser la question suivante : « Comment devons-nous changer pour être, aujourd’hui encore, ensemble, disciples du Seigneur » ?

Le dernier des 47 Synodes ayant eu lieu dans l’Église ambrosienne remonte au cardinal Carlo Maria Martini, qui en a été l’archevêque de 1979 à 2002. Il s’était tenu de 1993 à 1995 et les lignes qui en avaient été tirées sont encore aujourd’hui en vigueur dans le diocèse.

Déroulement synodal

C’est dans la ligne de l’appel du pape François à une Église plus « synodale » que Mgr Delpini a décidé de convoquer cette Assemblée, indique le site du diocèse.

C’est principalement sur le chapitre 14 des actes du 47e Synode, sur la pastorale des étrangers, que se pencheront les participants.

Mgr Delpini présentera le Synode au diocèse de 14 janvier, à l’occasion de la Journée mondiale des migrants et des réfugiés. Dès lors, une première phase d’écoute sera mise en place. Prêtres et fidèles réfléchiront ensemble dans les conseils pastoraux de paroisses ou de doyennés.

À partir de Pâques (le 1er avril), le Commission recueillera les contributions en un « instrument de travail ». C’est sur la base de ce document que les Conseils pastoraux définiront des propositions, qui pourront être ratifiées par l’archevêque. Les travaux se concluront le 3 novembre 2018, à la veille de la fête de saint Charles Borromée, évêque de l’Église ambrosienne du XVIe siècle, à l’initiative des onze premiers synodes diocésains.

Marie Malzac