AFP – Le pape demande la fin du « génocide » des chrétiens au Moyen-Orient

Le pape François a appelé en Bolivie à la fin du « génocide » des chrétiens au Moyen-Orient et ailleurs, en dénonçant une « troisième guerre mondiale » dans laquelle des tortures et des persécutions sont infligées aux chrétiens.

« Aujourd’hui, nous voyons avec horreur comment au Moyen-Orient et ailleurs sont persécutés, torturés beaucoup de frères chrétiens », a-t-il dénoncé. « Dans cette troisième guerre mondiale par morceaux que nous vivons, il y a une forme de génocide en marche qui doit cesser », a ajouté le souverain pontife à Santa Cruz devant un auditoire comprenant des représentants de travailleurs précaires, de paysans sans terre, d’indigènes, de migrants et des militants antimondialisation.

Par le passé, le pape avait déjà fait état de son inquiétude à propos des violences dont sont victimes les chrétiens en Syrie et en Irak, où le groupe jihadiste État islamique (EI) a conquis de larges territoires ces derniers mois.

Au cours de son déplacement en Bolivie, le premier pape jésuite et latino-américain de l’histoire a d’autre part demandé « humblement pardon, non seulement pour les offenses de l’Église même, mais pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l’on appelle la conquête de l’Amérique ».
« Changement réel »

En Bolivie, l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine, le pape François a aussi demandé un « changement réel » au niveau mondial qui mette « l’économie au service des peuples ». Lors de la IIe Rencontre mondiale des mouvements populaires, où étaient rassemblées quelque 3 000 personnes, le souverain pontife a affirmé que « quand le capital dirige les choix des êtres humains et l’avidité pour l’argent régit les systèmes socio-économiques », l’homme et la nature sont condamnés.

« Disons-le sans peur : nous voulons un changement réel, un changement de structures », a clamé le pape au deuxième jour de sa visite en Bolivie. « Reconnaissons-nous que les choses ne marchent pas bien dans un monde où il y a tant de paysans sans terre, tant de familles sans toit, de travailleurs sans droits, tant de personnes blessées dans leur dignité ? » s’est notamment interrogé le pape.

Depuis le début de son périple, le message du pape François repose aussi très largement sur l’intégration et la justice sociale. Dès son arrivée, il a rappelé la « dette » de l’Amérique latine, région la plus inégalitaire de la planète, envers « les plus fragiles et les plus vulnérables ».
(Source : AFP)